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Vacances : débrancher… tout en restant branché

Vacances : débrancher… tout en restant branché

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Marie-Aurore Moulin (EF 87), consultante et fondatrice d’Aurea Coaching & Conseil, s’attaque au délicat sujet de la déconnexion en vacances. Entre l’envie de couper le cordon numérique et notre besoin quasi-obsessionnel de rester connecté, l’équilibre est-il impossible à trouver ?

Il semble loin le temps où les congés d’été
étaient réellement et symboliquement du côté de la vacance…
La vacance comme une forme de vide, un arrêt, une suspension, un temps hors travail. Cette mise en vacance du travailleur lors de la trêve dite estivale, ces semaines d’août où le temps pouvait prendre une texture, une saveur, une lenteur… n’est plus de circonstance.

Car les appendices de nos corps que sont devenus les téléphones et les tablettes en tout genre ont fait de nous des corps connectés et dépendants. Ils font écran à la vacance, à ce temps des vacances.

Nombre d’études scientifiques dénoncent les dangers pour les enfants et les adolescents du risque lié à la mise en captivité de leur capacité à penser le monde et leur environnement, induit par l’exposition aux écrans.

Et si le luxe, le vrai, était tout simplement cet accès à un temps où il serait bon de s’expérimenter à être juste vivant, sans les artifices des fils en wifi ?

Et si le défi des hommes et des femmes hypermodernes qui ont des responsabilités était de décider de prendre soin d’eux-mêmes, de ne pas perdre l’accès à leur intériorité pour restaurer leur capacité de présence à l’autre, d’écoute ?

Et si le temps de la vacance était aussi une potentielle disponibilité à un certain surgissement du réel que le flux d’information sans fin de la Toile met en risque d’éclipse permanent ?

Prendre le risque de débrancher, c’est oser :

  • Faire l’expérience d’où en est sa dépendance à la connexion ;
  • Faire le point sur ce que permet la déconnexion pour mieux apprécier la connexion ;
  • Suspendre le diktat de l’information en temps réel et se brancher au bruissement du vent ;
  • Observer ses peurs à ne pas être dans le coup, à passer à coté d’une info essentielle ;
  • S’autoriser à se reconnecter à soi-même en se laissant guider par ses ressentis, ses envies… retrouver le silence.

Alors pour un temps donné, peut-être que débrancher en laissant reposer son cerveau permettrait tout simplement d’être plus efficace, apporterait un mieux-être dans ses relations avec ses proches, serait source d’un renouvellement créatif.


Pour s’y essayer, voici quelques pistes concrètes pour profiter des vacances en remettant la connexion à sa juste place.


  • Trier entre urgent, important, essentiel, prioritaire en se posant des questions comme : est ce que cela peut attendre ? Qu’est-ce qui fait que cela ne pourrait pas attendre ? Que se passerait-il si je ne traitais pas maintenant ?
  • Mettre en place les règles d’utilisation professionnelle des connexions : heure particulière, avoir précisé à ses collaborateurs de faire apparaître sur le mail le degré d’urgence.
  • Réguler les échanges et renoncer au « tout, tout de suite », se responsabiliser quant aux usages des échanges connectés.
  • S’exercer régulièrement à laisser de côté les objets connectés lors d’activités non professionnelles.
  • Pratiquer un temps de déconnection totale par exemple pendant 24 heures.

Oser débrancher, c’est un acte de courage, c’est un acte de vivant,
c’est un acte responsable, c’est donner l’exemple. Bref, c’est gagner en liberté.
Bonnes vacances !


Article publié dans le magazine Emile Boutmy n°2, rubrique
Article publié dans le magazine Emile Boutmy n°2, rubrique "Carrières, l'oeil du coach", p.82